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Témoignages de sud-américains (2)

"J'ai toujours imaginé la France et Paris avec la précision extrême de certains rêves. Le plus curieux est que le voyage au pays réel ne modifie pas cette France première composée de fragments épars de films et de livres, d'histoires familiales et de vieilles chansons. Dans la France réelle, il n'est pas de plus grand charme que la rencontre de coïncidences avec la France imaginée. Ainsi entrons-nous dans la réalité par la porte du rêve...".
Pablo de Santis,1999 (Argentin)


"...Vivre Paris, c'est embrasser longuement et profondément les levres de l'aimé sur n'importe quel pont. C'est arriver trempée sur une place brillante comme l'argent et chercher angoissée le visage qui n'apparait jamais. Vivre Paris, c'est courir dans le métro, craindre de ne pas arriver à l'heure à une rencontre de passion adultère, c'est se réfuier les mains gelées, dans un café perdu. Le café à la manière des amoureux. Parce qu'il y a une manière d'aimer parisienne. Et quiconque s'est pris d'amour pour Paris ne pourra aimer autrement...".
Zoé Valdés,1996 (Cubaine)


"...Je ne sais pas si c'est un ou plusieurs écrivains qui ont dit ou écrit que Paris est une ville pour être heureux.

Pour être heureux oui, et aussi pour guerir les maux de dos parce que Paris exige que l'on marche bien droit : sa beauté insolite n'est pas à ras de terre, mais en hauteur, dans la prodigieuse architecture qui se répère inlassablement à partir du quitrième étage...".
Luis Sepùlveda,2000 (Chilien)


"...Il n'y a pas eu de temps perdu ni même de temps enfui et encore moins le temps retrouvé. Comment expliquer une telle neutralité, lorsqu'on se retrouve à Paris qu'on a tant aimé et détesté, lorsqu'on a vécu là des lustres illustres, lorsqu'on a eu avec cette ville la même relation nostalgique qu'avec sa ville natale..."
Alfredo Bryce-Echenique,1997 (Péruvien)"


"...Pendant l'hiver 1935, lorsque j'avais à peine 24 ans, j'obtins une bourse pour travailler au laboratoire Curie pendant à peu près un an ; j'ai assisté à Paris à la fission de l'atome d'uranium que se disputaient trois laboratoires. Je pensais que c'était le début de l'Apocalypse..."
Ernesto Sábato, 1996 (Argentin)

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Ghreghory Silver Fox. Paris. Février 2014.