"...Avec le temps, j'ai compris qu'il existe une bonne façon de savoir si une personne s'est intégrée ou non à la vie parisienne : son attitude par rapport aux pigeons. La plupart des étrangers les adorent, ils les voient comme de beaux oiseaux pittoresques volant autour des places, dormant pressés les uns contre les autres sur le rebord des fenêtres ou des toits, ou picorant du maïs dans les mains tendues et nerveuses des enfants dans les jardins publics. En revanche, les parisiens les détestent. Quand j'ai quitté Paris, mon goût pour les pigeons m'inclinait à penser que la ville ne m'avait pas encore adopté. Il me faudra sans doute y rester plus longtemps...".
Juan Carlos Botero,1998 (Colombien)
"...Il n'est pas pire que Paris pour vous laisser à plat et sans un sou. J'ai pu survivre grâce, entre autres, à ce vice qui consiste à penser. Je pensais, par exemple, que je n'étais pas là transi de froid et serrant une pièce au fond de ma poche, mais que j'étais cet homme éclatant, triomphant et heureux, qui, derrière la vitre du restaurant, s'apprêtait à dévorer une bavette savoureuse...".
Santiago Gamboa,1996 (Colombien)